Ordre des Bénédictins à partir de 569


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Extraits de l'Annuaire de L'Yonne de 1846 par LE MAISTRE

(Ouvrage disponible en consultation dans la bibliothèque des archives départementales d'Auxerre)

Origine de Molosmes vers 500 Ordre des Bénédictins à partir de 569 Invasions et insécurité de 807 à fin Xème siècle Mutations de l'abbaye vers 1200 Révolte vers 1430 XVIème siècle XVIIème et XVIIIème siècles


Dès l'an 569 , les religieux de Molosmes avaient adopté la règle générale de toutes les institutions monastiques dans l'occident fondées par Saint Benoit. C'est un véritable recueil de lois qui définissait les devoirs moraux et généraux des frères, des devoirs religieux et des offices, le gouvernement et l'administration intérieure, la conduite envers les hôtes et dans les voyages , les punitions pour toutes les fautes contre la discipline. Ainsi est né l'ordre des Bénédictins.
Un noviciat d'un an servant à éprouver la volonté du récipiendaire , qui devait ensuite s'engager pour toute la vie. L'obéissance passive des moines était modérée par l'élection de l'abbé, toujours choisi parmi ses frères . Si ce supérieur électif a dans ses mains un pouvoir absolu, il est une foule de cas, où il doit consulter ses frères, et les faire délibérer.

Toutes sévères que soient la règle et la discipline, elles sont dans le détail de la vie plus humaines, plus douces que les lois romaines ou franques de l'époque ; plus rationnelles que les lois civiles, qui longtemps encore ont régi la société européenne. N'étaient-elles pas mille fois préférables au patronage dur , impérieux, vexatoire, despotique et cruel d'un suzerain féodal ? Celui-ci, dans ses vassaux, dans ses sujets ne voyait que des serfs.
Les religieux, au contraire, restaient les frères de l'abbé qu'ils avaient élu. C'était un aîné qui conciliait l'autorité paternelle et l'amour de ses frères. A la sévérité, l'abbé savait toujours allier sagesse, douceur et bonté. Prier et travailler sans aucun soin du présent, sans nul souci de l'avenir, voilà le sort des moines !
Comparez cette existence à celle des malheureux que la faim dévore ; aux plaintes de la jeune fille que déshonore le baron qui devrait la protéger ; aux gémissements de l'ouvrier qu'il dépossède du fruit de son travail ; aux angoisses du vieillard abandonné sur son grabat , souvent même dans la rue, sans aucune ressource.