Extraits de l'Annuaire de L'Yonne de 1846 par LE MAISTRE
(Ouvrage disponible en consultation dans la bibliothèque des archives départementales d'Auxerre)
Dès l'année 807 , les Normands et autres peuples du nord commencent leurs ravages en France. Les bénédictins de Molosmes, ne se croyant pas en sécurité derrière leurs faibles remparts , avaient fait transporter à Baon (alors Baum) leurs effets les plus précieux , entre autres les reliques de Saint Vallier.
En 838 , trompés par une fausse sécurité , ils récupèrent leurs saintes reliques. Mais en 839 nouvelle éruption dévastatrice qui porte partout l'effroi, la terreur, la mort. Le pays entier est saccagé, l'abbaye est brûlée, même les dépendances ne sont pas épargnées. Cependant certaines reliques sont cachées et conservées.
A peine l'abbaye se remet de ses ruines , que les hommes du nord apportent encore la guerre. L'année 910 plus épouvantable que les précédentes, est témoin de la ruine complète du monastère et des habitants de Molosmes. C'était deux ans avant le traité de Saint Claire-sur-Epte, par lequel Charles le Simple cède à Rollon, chef intrépide de ces barbares, Giselle sa fille et une partie de la Neustrie, qu'ils appelaient déjà du nom de Normandie.
Premier abbé connu : Berfredus, Bertfroid ou Berfrid cité au mois d'octobre 815, deuxième année du roi Louis. Son successeur fut Epplenne (817).
Troisième abbé : Bernard , homme remarquable et éloquent. Il fut appelé en 859 au concile de Langres. Assemblée à l'abbaye sous la présidence des archevêques Remy de Lyon et Algimar de Vienne. Il s'agissait de grâce et de prédestination, matière sérieuse et fort abstraite , qui avait donné lieu à plusieurs hérésies.
A la fin du Xème siècle c'est le relâchement dans la plupart des monastères. Résultat des guerres incessantes, de déplacements continuels, de communication avec les laïcs ?
Le calme revient sous la sage et ferme administration de Hugues Capet.
Brunon de Roucy , évêque de Langres , proche parent du roi voit l'étendue du mal et veut le réparer : l'ordre reparaît. Beze , Réôme (Moustier-Saint-Jean) , Saint Michel de Tonnerre et Molosmes sont arrachés à leurs ruines.
Cette période correspond au cinquième abbé de Molosmes , Hugues sorti de l'abbaye de Flavigny.
Quoique Molosmes fut une fondation royale , quoiqu'une dotation importante ait dû protéger le berceau de cet établissement , sa position était précaire et dut accepter les nombreux legs ou cadeaux de foule de seigneurs et évêques.
La plupart ont été livrés à l'oubli , essayons d'y soustraire :
- Berduin qui donne à Humbert septième abbé , la terre de Gland , une partie de Pymelles et surtout l'église de Saint Etienne , les bois , les sources et les cours d'eau qui dépendent de ces campagnes (vers 922)
- L'abbé Joseph (982-986) avait reçu de l'abbé Brunon (sage réformateur) l'église de Saint Georges d'Etourvy
- Vilduin de Vandoeuvre donne en 1129 la Villa Vicinum près de Marolles
- Etc…