XIXème et XXème siècles


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Extrait de Molosmes au vieux temps (histoire et folklore) de Roger Pointel


XIXème et XXème siècles


Titre de l'article: 1789 à nos jours (daté du 4 mai 1952)

Le 15 nivôse an IX (05 janvier 1801), un arbre de la liberté était planté au centre de Molosmes, au lieu dit la " Grande Rue ", en présence du maire Nicolas Bacot, notaire. Le même magistrat présida par la suite, imperturbablement, sous les jeunes pousses de l'arbre symbolique, aux réjouissances populaires qui avaient lieu à Molosmes le 15 août pour la fête de l'Empereur, puis le 25 du même mois, quand le trône changea de souverain, pour la fête du roi.
A noter que les serments de fidélité aussi solennels que contradictoires à Napoléon Ier et Louis XVIII figurent côte à côte sur une double page des registres des délibérations de la municipalité et furent signés par le même maire.

Nicolas BACOT maire et notaire



Un peu plus tard, le 23 novembre 1832 est né un des plus illustres enfants de Molosmes : le futur lieutenant-colonel Chapotin, fils de pauvres vignerons et vigneron lui-même jusqu'à l'âge de rejoindre, simple conscrit, le régiment de l'artillerie de marine, à Lorient.
Il conquit tous ses grades par son travail et son courage militaire. Il participa à l'expédition d'Orient en Grèce en 1854, puis à la guerre de Crimée à partir de 1855, au siège de Paris en 1870-1871, ensuite il part en Cochinchine de 1873 à 1876. Pendant une période un peu plus calme, il prend un commandement à Brest puis à Cherbourg. Mais en 1884, il repart en campagne pour le Tonkin où son action fut très importante.
Et il resta toute sa vie très attaché à sa petite patrie. Officier de la légion d'honneur, commandeur de l'ordre Royal du Cambodge, entre autres distinctions, il mourut le 5 juillet 1903 à Vermenton.

Lieutenant-colonel Chapotin


Avant la grande crise du phylloxera (1895-1897), Molosmes était exclusivement un pays de vignobles.
A l'époque des vendanges et des marcs, septembre et octobre, on dansait chaque soir. Quatre pressoirs travaillaient 24 heures par jour ! 6 heures par marc nuit et jour.
Le vin et la laborieuse existence commune engendraient des vertus fraternelles. On ne laissait personne dans la peine. Quand un vigneron était malade, les autres s'unissaient pour lui faire son travail.
Plus tard, c'en fut fait de l'entente quand la politique vint semer son trouble dans les esprits. La traditionnelle Saint-Vincent, fête des vignerons, vit défiler deux cortèges dans les rues, l'un " clérical ", l'autre " civil ", chacun derrière son bouquet de genévrier. Comme il y avait distribution de vin chaud autour de chacun d'eux, les malins s'arrangeaient pour passer de l'un à l'autre.
Une autre tradition du lieu était le carnaval. La chronique de l'année était mise en couplets par les rimeurs du cru, passablement gaillards, et étaient chantés par les compagnons sur la place publique… Mais des arrêtés municipaux, à plusieurs reprises, vinrent endiguer cette verve trop bachique.